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Repère
Le domaine colonial français continue de s'étendre au XVIIIe siècle. Il atteint son apogée sous le règne de Louis XV en 1754 avec 10 millions de km2 et 30 millions d'habitants. Soit :
- en Amérique : les pays du Saint Laurent et des Lacs, la Louisiane, les Petites Antilles (Martinique et Guadeloupe), la moitié de Saint Domingue et la Guyane.
- en Afrique : des établissements au Sénégal (Saint Louis et Gorée). - dans l’océan Indien : l’île Bourbon et l’île de France, l’actuelle île Maurice.
- en Inde, les comptoirs de Pondichéry, Calicut, Mahé, Yanaon et Karikal.
Suite à l’incorporation (entre 1635 et 1669) dans l'armée de terre des régiments créés pour le service des ports et des navires, Colbert crée un corps spécialisé indépendant du Secrétariat de la Guerre : les « Compagnies franches » en 1690 et les « Compagnies de bombardiers » en 1692 (elles comprennent chacune une centaine d’hommes). Les premières sont envoyées à la Nouvelle France - celle-ci comprend quatre colonies l'Acadie, le Canada, Terre-Neuve et la Louisiane - qui se peuple et se développe alors que les secondes servent dans les grands ports du Ponant (Brest et Rochefort) et du Levant (Toulon) avant d’être embarquées pour le service de l’artillerie à bord des navires de guerre.
Plus tard, en 1784, les artilleurs de marine seront regroupés au sein du corps royal de l’artillerie des colonies puis du corps royal des canonniers matelots en 1786 avant de rejoindre le corps d’artillerie et d’infanterie de marine en 1792.
Bien qu’une importante partie de l’armée française serve outre-mer pour renforcer les troupes spécialisées tels que le régiment de Karrer, les régiments du Cap, de Port-au-Prince, de Martinique, de Guadeloupe, de l’Isle Bourbon, de l’Isle de France, de Port-Louis, de Pondichéry dont le dépôt, ou la base est située à l’Isle de Ré ou bien encore les régiments des ports (Bayonne, Bordeaux, Brest, Le Havre, Marseille, Rochefort, Saint-Malo et Toulon), les hommes sont encore en nombre insuffisant.
Aux Indes, la "Compagnie" assure la défense des intérêts français : pour prendre - ou défendre - des parts de marché elle s'appuie sur une force armée navale et terrestre. A partir de 1730, elle lève des troupes indigènes, Les Cipayes.
Au Sénégal, en 1763, les unités sont décimées par les maladies. A partir de 1765, le gouverneur crée des unités de Laptots (Matelot ou mousse en Langue Wolof ) pour la défense de l’île de Gorée.
La seconde moitié du XVIIIe siècle est marquée par la reprise des expéditions dans le Grand Océan dont celle de Bougainville (1766-1769). Elles s’inscrivent, d’une part, dans le cadre de la rivalité franco-anglaise et les désastreux traités d’Utrecht (1713) et de Paris (1763) - il s’agit de conquérir de nouvelles colonies et de nouveaux marchés - et, d’autre part, dans le contexte du mouvement des Lumières (engouement pour les sciences et les techniques, la volonté de connaître et la diffusion du savoir).
La rivalité franco-anglaise se solde par les premières pertes territoriales au traité d'Utrecht en 1713 : l'Acadie (façade atlantique du Canada), le territoire de la baie d'Hudson, Terre-Neuve et Saint-Christophe. En 1763 elle aboutit au traité de Paris qui réduit le domaine colonial français à quelques territoires des Antilles (Martinique, Guadeloupe, Saint-Domingue, Sainte-Lucie), à la Guyane, à Gorée, aux îles de France et Bourbon et à cinq comptoirs en Inde, auxquels s'ajouteront en 1783 les comptoirs du Sénégal et Tobago.
Il convient de se souvenir que les français sont alors plutôt indifférents aux affaires coloniales, du moment que les intérêts commerciaux sont garantis par la possession des "Isles à sucre".