Au XIXe siècle, dans le cadre de la révolution industrielle et des rivalités impérialistes, la colonisation française, désormais orientée par une volonté politique claire, acquiert une autre dimension :
La Restauration rouvre l'ère des aventures outre-mer avec l'expédition d'Alger (1830). La conquête de l'Algérie par Bugeaud s'achève avec la reddition d'Abd el-Kader en 1847 et l'occupation de la Kabylie en 1857.

La route de l'Afrique est rouverte avec la fondation de comptoirs sur la côte occidentale, qui forment en 1862 les Établissements français de la Côte-de-l'Or et du Gabon, tandis qu'à l'est, la France achète Obock, au débouché de la mer Rouge. Le Sénégal, conquis par Faidherbe (1854-1865), devient une base de pénétration vers l'Afrique intérieure. Mayotte (1843), Tahiti (1842-1847) et la Nouvelle-Calédonie (1853) intègrent le domaine français.
Enfin, les bases de l'Indochine française sont posées avec l'occupation de la Cochinchine (1862-1867) et l'établissement du protectorat sur le Cambodge (1863).

En 1821, une ordonnance recrée deux régiments d’infanterie de marine et un régiment d’artillerie de marine. Avec l’extension de l’empire colonial, les effectifs de l’infanterie de marine jugés trop faibles sont progressivement révisés à la hausse. Un troisième puis un quatrième régiment sont créés en 1828 et 1854. Le nombre de compagnies passe de 90 en 1838 à 120 en 1857 puis 140 en 1868. Le régiment d’artillerie de marine comprend jusqu’à 27 compagnies.

Les troupes de marine entretiennent des garnisons dans tout l’empire outre-mer sous forme de compagnies détachées et relevées régulièrement. Elles participent à de nombreuses expéditions sur toutes les mers du monde soit avec la Marine, soit en coopération avec d’autres unités de l’armée de terre: Madagascar 1829, Mexique en 1830-1839 puis 1862-63, Baltique et Crimée en 1854… pour ne citer que celles-ci.